En cette période de commémoration ... Le souvenir de JEAN-MI

Les Fêtes de la Toussaint sont passées par là et par tradition nous remémorent le souvenir de parents, de proches ou amis, toujours trop vite partis.
Jean-Mi vient se rappeler à nos pensées...

La nouvelle est venue s'échouer à l'entrée de l'automne sur les rives du club de son coeur, son club de toujours, à l'amorce d'une arrière saison qu' il appréciait pour ses couleurs chatoyantes dont il se délectait, fier de son Béarn natal... Jean-Mi est parti pour un dernier voyage là-bas, sans retour, comme pour susciter une dernière fois les interprétations qu'il suggérait tel l'artiste se dévoilant à travers la perception que s'en font les autres...Consternante et saisissante funeste nouvelle tant le personnage bouillonnant de foi, d'enthousiasme et d'envie, semblait accroché à la vie éternelle...Jean Mi, l'ami de 50 ans s'en est allé, là-bas, loin de tout et de tous, de Pau et de ses amis, comme un paradoxe qu'il faisait pourtant souvent sien.

A la fois miel ou aigre, de feu et de glace, tendre ou dur mais jamais neutre et encore moins anonyme, ainsi vécut Jean-Mi, sûrement pour affirmer une personnalité aussi forte qu'intransigeante. A prendre ou à laisser !

" Moi, disait-il, quand j'aime...je ne sais jamais pourquoi ! ", l'inverse nous le savions. Tout lui, quand enfant ou adolescent, avec la ribambelle de minots de la rue Pasteur ou de la gendarmerie, il intégrait une joyeuse bande de drilles aux racines incrustées dans la profondeur d'une amitié fraternelle et indestructible que le club des Costedoat, Mondouch, Bilhou, Cescau, Bozal et consorts entretenait déjà dans une sorte de chapelle paternaliste qui longtemps, très longtemps entoura sa progéniture avec l'affection d'alors, de cette époque dorée.

La bande de potes; Laurent Cescau comme un frère, Jean-Jacques et Titou Lou Poueyou, Francis Planté, Claude Michel ou André Brouel, Claude Garrigos, Jean et Alain Mondouch, Raymond Mirassou, tant d'autres et le "quartier" ont perdu un des leurs et le club un de ses fils...

Comme l'acteur multipliant les rôles, Jean-Mi endossa comme par enchantement tous les costumes de la vie, maniant l'antinomie avec autant de désinvolture que de prestance, s'affirmant dans cette différence qui fait parfois référence. Distant ces dernières années de Pasteur il en démontrait pas moins son attachement viscéral et ne manquait jamais de s'enquérir de la bonne santé et du club et des copains comme il le fit quelques jours avant cette date fatidique...de cette villégiature sénégalaise dont il ne sortira, laissant son monde et les copains d'abord, interloqués et médusés une nouvelle fois, une dernière fois, le sachant là-bas, loin de tout et de tous, à mille lieues de son Béarn, de sa terre aimée...

Les annales ou archives regorgent de souvenirs édifiants d'une passion débordante pour Pasteur, les amis, la pétanque, la Marseillaise, Paris, le show-biz et les à-côtés... Personne n'y resta insensible et que ce soit aux "Lilas", entouré de tous ses amis Palois, pour le plus beau pari jamais réalisé en île de France d'une concentration de grands champions boulistes accourus de tout l'hexagone ou plus spontanément à Pau lors d'exhibitions du National Pasteur mises en relief entre autres par sa fascination pour les stars Quintais, Foyot, Passo, Fazzino, Bartoli, Adamo, Loy, Broca, Cabanel, Bonfort, Macari, etc...

Jean-Mi cultivait ainsi ce besoin démonstratif du partage, il en jouait comme un jongleur avec sa dextérité sans jamais se départir de ses certitudes.

Jean-Mi l'enfant du "Quartier" est parti loin là-bas, en-bas là-bas, pour toujours...